– « Toute conversion à l’Islam, il faut un signalement » écrit une journaliste d’un grand quotidien national,

– La même journaliste dresse un parallèle entre la vidéo d’une jeune étudiante (voilée) qui livre ses (excellentes) recettes pour cuisiner pas cher et le terrorisme parce qu’une chaîne d’info diffuse cette vidéo le 11 septembre.

Revenons sur cette dernière situation : la journaliste est ensuite victime de menaces de mort. Une solidarité unanime s’exprime alors pour dénoncer ces attaques qui sont effectivement inadmissibles et doivent, comme telles, être condamnées… mais silence radio pour la jeune étudiante (également victime de menaces de mort) qui disparaît tout simplement du paysage alors même que l’on peut (que l’on doit) relever que la réaction de la journaliste à son égard était outrancière, choquante et s’asseyait sur la laïcité qu’elle prétendait défendre. Pas un mot sur cela et ce n’est pas un fait isolé.

La laïcité n’est pas le droit pour certains d’attaquer systématiquement une religion (toujours la même d’ailleurs) et de discriminer celles et ceux qui la pratiquent. Au contraire, elle protège la liberté de croire ou de ne pas croire de chacune et chacun.

Nous, laïques, nous devons réagir publiquement et dénoncer ces amalgames devenus quotidiens, le bruit de fond nauséabond qui en résulte, les propos racistes décomplexés qui l’accompagnent. Notons d’ailleurs que, cette même semaine, un ancien président de notre République dressait un parallèle entre un singe et un être humain en raison de la couleur de sa peau.

Nous ne pouvons laisser cela se banaliser. La laïcité est le pacte républicain qui nous lie, le socle de nos combats communs contre les injustices et pour l’égalité, contre les discriminations et pour la fraternité. C’est notre responsabilité, à nous laïques, de ne pas rester silencieux, sur les réseaux sociaux et dans la vraie vie.