15 décembre 2016

Ce Conseil a clairement montré les limites de la pratique démocratique de la majorité municipale et a mis au jour nos profondes divergences en matière de mixité sociale, d’accès aux soins, d’orientations budgétaires et d’égalité femmes/hommes.

Conseil après conseil, je demande une vision d’ensemble de ces achats et ventes du patrimoine immobilier de la ville. C’est opaque et préoccupant aussi car j’ai le sentiment que ce patrimoine est dilapidé pour financer le budget. J’ai ainsi clairement annoncé que nous voterions contre tous les mouvements fonciers proposés faute d’avoir accès à ces informations, à la stratégie sous-jacente ainsi mise en œuvre. Concrètement, nous sommes très préoccupés : où sont les projets permettant la mixité ? pourquoi cette mixité se fait-elle en sens unique et ne vise-t-elle exclusivement le plateau ? quel plan d’ensemble, quelle stratégie ?

Aucune information sur la part des logements sociaux dans ces opérations malgré nos questions récurrentes. Devant cette opacité, nous sommes contraints de voter contre toutes les délibérations. Nous ne délivrerons pas un blanc-seing à la majorité. Nous voterons contre même si cela s’inscrit dans le cadre de la rénovation urbaine, même si cela pourrait être favorable à la mixité ou au cadre de vie.

L’un des sujets majeurs de ce conseil portait sur le lancement d’un projet de centre de santé avec, là aussi, une vente de terrain. Il s’agit d’un projet qui n’a pas été abordé lors de la toute première commission Santé qui s’est tenue le 5 décembre dernier mais le 12 décembre lors de la commission « développement économique ». C’est un choix qui en dit long sur la politique « 100% privé » mise en œuvre par la majorité de droite municipale. Ce n’est pas le mien, pas le nôtre, clairement. Je suis, évidemment, favorable à une amélioration de l’offre de santé qui est notoirement insuffisante à Sartrouville. Notre ville est largement en-deçà des moyennes  et les Sartrouvillois peinent à se faire soigner : peu de médecins, pas de rdv, des tarifs peu accessibles. Cela est particulièrement vrai pour les quartiers « politique de la ville » qui comptent 15% de bénéficiaires de la CMU quand une 100aine de familles se font soigner au centre de santé associatif de Houilles. J’ai demandé en commission que soit insérée une clause dans ce protocole favorisant la pratique de tarifs de secteur 1 : l’accueil était favorable mais nulle trace de cette mention dans ce qui nous a été directement remis sur table. Pour toutes ces raisons, et alors même que nous sommes favorables à l’enrichissement de l’offre médicale sur le territoire, nous avons voté contre cette délibération portant cette nouvelle transaction immobilière.

Autre sujet qui a fait débat et suscité des explications nombreuses du Maire : les compensations entre communes dans le cadre de l’intercommunalité. Ce sujet est tellement sensible et important qu’il a provoqué le report de l’examen du budget 2017, c’est dire ! Il semble que les maires se soient divisés en conseil communautaire sur ce point, vraiment sensible. Il est vrai que ces compensations pourraient être impactées par la facture de 60 à 90 M€ qui va arriver à la suite des emprunts toxiques contractés par le syndicat intercommunal pour la destruction des résidus urbains. Le Maire a assuré l’opposition que ces dépenses seraient contingentées, c’est-à-dire qu’elles n’impacteraient ni Sartrouville ni les communes qui n’étaient pas membres de ce syndicat. Bizarre que ce sujet n’arrive que maintenant mais révélateur que le premier couac dans la majorité communautaire porte sur une question de solidarité financière !

Sur le budget, comme l’an passé, nous avons voté contre les orientations proposées : j’ai expliqué avec précision pourquoi à la fois sur le fond et sur la forme. En effet, la présentation faussement technique qui a été faite cache mal de vrais choix politiques sous un discours plutôt pernicieux. Il est facile (tentant ?) de voter des projets séparés pour les écoles, le cadre de vie. Mais c’est une approche d’ensemble, stratégique qu’il faut considérer. Cela fera l’objet d’un examen particulier en début d’année prochaine  en commission des finances puis début février en conseil municipal. Nous continuerons à demander un projet comportant un volet de solidarité, de cohésion sociale mais aussi un dimensionnement satisfaisant des services publics.

Denier grand sujet : les subventions, notamment aux associations. Quelle opacité à nouveau et quelle façon insupportable de nous museler ! Aucun projet, aucun bilan pour des montants qui sont parfois très conséquents (934 000 € pour la plus forte, aucun bilan pour SE2 par exemple malgré nos demandes d’explications sur 140 000 € en 6 mois !), aucune comparaison d’une année à l’autre. Surtout, une seule délibération pour un regroupement de toutes les subventions ce qui fait que si l’on conteste le principe de subventions à connotation religieuse (ce qui est clairement mon cas), on ne peut pas voter le reste, soit l’essentiel. Et cela est délibéré et assumé comme tel par la majorité municipale. Je suis à nouveau intervenue avec force sur ces sujets, peine perdue. J’ai dénoncé la prise en otage que cela signifie et le mépris démocratique que cela traduit, peine perdue. Je le regrette car cela est un ferment de division des Sartrouvillois.

J’ai voté les subventions aux associations sportives,  à la crèche Poisson d’Avril, aux activités artistiques (Théâtre, Art attitude) et à l’association du personnel communal. Je me suis abstenue sur les délibérations relatives à l’association des commerçants non sédentaires faute de réponse à mes questions depuis 2 ans.

Enfin, et c’est d’ailleurs par là que le Conseil a démarré, nous avons voté un avis sur la création d’une chambre funéraire, j’ai souligné qu’il serait opportun de réfléchir à des funérailles civiles, comme le mariage ou le baptême. Réponse goguenarde.

S’agissant des questions diverses, je suis intervenue sur :

    • La rupture de canalisation d’eau potable le 2 décembre pour éviter une répétition : des opérations de diagnostic et de rénovation sont programmées par les exploitants,
  • Accueil des migrants :le foyer Coallia a accueilli temporairement des migrants tout comme dans des hôtels au titre du « 115 ». Pour autant, la majorité municipale n’entend pas infléchir sa position et n’accueillera pas de migrants,

 

  • Illuminations : elles sont concentrées sur les lieux de passage, de concentration de commerces, les services publics et entrées de ville.

Vous pouvez également consulter ma page Facebook politique où je commente plus en détails certains points de ce conseil : budget, subventions, démocratie locale, centre de santé etc.

https://www.facebook.com/Isabelle-Amaglio-Térisse-929445827199172/