Dès juin 2018, Les Radicaux de Gauche ont appelé à l’union des formations de gauche dans la perspective des élections européennes. En cohérence, nous avons décidé de rejoindre la liste Envie d’Europe, aux côtés de Place Publique et du PS. J’y suis candidate avec 5 autres militants, dont l’eurodéputée sortante Virginie Rozière qui a négocié un accord historique sur la protection des lanceurs d’alerte mais également un nouveau cadre pour les droits d’auteur face aux GAFA.
Fidèles à la pensée radicale, fidèles aux valeurs démocratiques et sociales de la Gauche, nous revendiquons un attachement profond à la construction européenne comme outil de rapprochement des peuples et de promotion des libertés fondamentales.
Depuis vingt ans, l’Union européenne fait face à une défiance grandissante. Elle est accusée des maux et des difficultés actuelles. Sans se voiler la face sur ses échecs présents et passés – difficulté à se réformer pour approfondir sa construction politique et sociale, blocages institutionnels réguliers, manque de coordination sur la scène internationale – nous pensons qu’une autre politique européenne est possible et qu’elle est indispensable !
Notre engagement va en ce sens : nous réclamons une Union européenne véritablement fondée sur l’humanisme et qui place l’amélioration des conditions de vie de tous au centre de ses politiques. Une Union européenne qui envoie et revendique un message universel de démocratie, d’humanité, de responsabilité environnementale, sociale et économique, une Union européenne ouverte et lucide face aux défis numériques. Une Union européenne, enfin, prête à évoluer pour sortir par le haut des blocages institutionnels qui la paralysent encore trop souvent.
Dans un mois, les électeurs européens auront à décider quel avenir ils souhaitent donner à cette Union. Nous ne voulons pas nous laisser enfermer dans une opposition stérile entre « pro- » et « anti- », celle que de nombreux dirigeants politiques français de tous bords essaient de nous vendre depuis plusieurs années. L’enjeu est trop grand pour une telle caricature. Nous réclamons une réorientation politique digne des enjeux actuels de l’Europe. Une Europe qui protège ses peuples, qui s’ouvre aux opprimés, qui développe les échanges et exporte ses idées.
Voici nos sept engagements phares :
Faire de l’Europe un acteur de la protection de l’environnement. Troisième émetteur de CO2 dans le monde, l’Union européenne a une responsabilité majeure dans la réponse à donner au plus grand défi de ce siècle. Sans remettre en cause les nombreuses avancées ayant déjà eu lieu, l’intégration d’objectifs écologiques dans toutes les politiques européennes doit aujourd’hui devenir une priorité pour l’Union.
Garantir le respect des libertés fondamentales et individuelles en Europe. Face à la réémergence en Europe des extrémismes, les Radicaux de Gauche revendiquent leur attachement à la protection des valeurs fondamentales de l’Union européenne : État de droit, démocratie, protection des libertés individuelles, égalité des droits. Cela passe par des actes symboliques forts, des actions préventives internes et une efficacité institutionnelle renouvelée pour réagir aux dérives déjà en cours dans certains pays d’Europe.
Permettre l’essor d’une souveraineté numérique européenne. Dans un monde en renouvellement, les acteurs du numériques sont aujourd’hui aussi puissants que des États et ont au moins autant d’impact sur la vie des citoyens. Nous attendons de l’Union européenne qu’elle joue un rôle moteur dans l’expansion et la régulation de ce nouvel espace. Face à des entreprises transnationales recréant un Far-West numérique, l’UE a la responsabilité de protéger, de normaliser le cadre légal et de former ses citoyens, tout en encourageant la pluralité des initiatives entrepreneuriales.
Faire de l’Europe une puissance diplomatique mondiale. Géant économique, l’Union européenne peine à parler d’une seule voix sur la scène diplomatique. Pourtant, rarement la scène internationale a été à ce point désertée par ceux qui prônent la tempérance, le progrès et les libertés individuelles. Le contexte géopolitique – émergence d’une politique « America First » de l’administration trumpienne, bellicisme russe, crise humanitaire aux portes de l’Europe, poudrière moyen-orientale… – réclame un engagement fort et commun des Européens sur la scène internationale. Nous ne pourrons répondre qu’unis à ce défi.
Relancer le dialogue social en Europe. Bloqué depuis plus de vingt ans, le dialogue social a été mis de côté des politiques européennes. Le rôle d’une Europe protectrice, qui a inscrit dans ses textes fondateurs la notion de « convergence », est de proposer un socle cohérent et progressiste de minimas sociaux et de créer les conditions d’un progrès constant des conditions de travail et d’existence des Européens.
Réorienter les politiques économiques et fiscales européennes. La crise de confiance dont souffre l’Union européenne vis-à-vis de ses citoyens tient principalement à la manière dont est perçue sa gestion des politiques économiques. Longtemps, les dirigeants européens ont repris en cœur le slogan thatchérien « there is no alternative » à une politique néo-libérale. Nous pensons que cette alternative existe et qu’elle est possible. Que la dérégulation économique n’est pas inhérente à la construction européenne. Nous appelons à la mise en place d’une politique économique, commerciale et fiscale au service de l’Europe et de ses citoyens, et non l’inverse.
Une Europe fédérale, pour des institutions plus démocratiques et transparentes. La question du rôle politique de l’Union européenne ne pourra être réglée sans changer les traités actuels. Les blocages liés aux égoïsmes nationaux ne permettent plus, à 27, de construire une Europe politique. Nous réclamons une Europe qui agisse. Une Europe démocratique, protectrice, écologique, innovante, sociale, qui n’écraserait pas la diversité des peuples européens. Il faut lui offrir les outils nécessaires pour réaliser ces aspirations, c’est-à-dire un cadre fédéral.