Je vous propose un décryptage de l’accord européen « historique » du 21 juillet : comment la solidarité qui paraît en sortir renforcée pourrait bien être au contraire très affaiblie
1. Un accord majeur et positif qui instaure une mutualisation des dettes et dépasse la règle de l’unanimité, avec des financements qui dépendront des besoins des Etats et pas de leur pouvoir : c’est vrai mais les « pays frugaux sont en embuscade »
2. Un accord au rabais qui traduit en fait des choix non solidaires : les contreparties sont déjà sur la table, les « frugaux » ont en plus obtenu des rabais substantiels, des subventions ont été transformées en prêts et les budgets européens ont été sabrés sur le social et l’investissement d’avenir
3. Un accord préoccupant faute de socle démocratique suffisant : quel contrôle des élus ? quelle conditionnalité des aides ? quel remboursement ? Un tournant historique est là : contradictions internes explosives ou choix de la solidarité en forçant notre destin commun
Lecture critique et décorticage disponibles juste en-dessous :
« L’accord ce de cette semaine est effectivement historique : mutualisation des besoins, de la dette, relance en première approche. Mais ne nous réjouissons pas trop vite car il marque aussi le pouvoir des États « frugaux » jusque-là masqués par le Royaume-Uni et des régressions fortes pour des budgets cruciaux tant au niveau européen que pour les États qui bénéficieront de ces aides.
Quelle solidarité cet accord exprime-t-il donc finalement ? La réalité est assez éloignée de l’image dès lors que l’on y regarde de plus près. Le danger est imminent mais des solutions pourraient être plus proches que jamais.«