Urbanisme en béton, report sans fin de la ligne tangentielle, nous n’avions pas réellement de doutes sur les choix politiques du Maire mais nous avons franchi un cap lors du Conseil municipal en mai. Face à l’urgence à penser notre ville autrement, nous avons eu droit à des ricanements et une approche réactionnaire des investissements nécessaires. Un mépris sidérant face à la canicule et ses effets à Sartrouville encore cet été.

Lors du conseil du 27 mai, le maire et sa majorité ont tourné en dérision l’évaluation de l’impact environnemental du budget 2024, se moquant ouvertement de l’identification des investissements permettant l’« atténuation du changement climatique ». Si le Maire a ouvert récemment des parcs et affiche des opérations « vertes », ce n’est pas par conviction de la nécessité de se mobiliser. C’est plutôt pour toucher des subventions pour ces projets (projets que nous soutenons d’ailleurs) et afficher un bilan de mandat moins bétonné à l’approche des élections municipales.

Idem pour les vélos qualifiés lors de ce conseil de « ceux qui brûlent les feux et manquent de nous écraser à chaque fois » : des propos caricaturaux et dogmatiques.

Or, l’urgence climatique et la qualité de vie des habitants exigent bien plus qu’un vernis vert. Nous avons besoin d’un urbanisme qui permette de respirer, d’espaces verts pensés pour atténuer l’effet d’îlot de chaleur urbain, filtrer les polluants atmosphériques et offrir des parcours piétons et cyclistes réellement confortables. Et on ne peut pas dire que la toute nouvelle modification du PLU va y contribuer, au contraire elle va accentuer l’existant en affichant des options-gadgets là où l’on est droit d’attendre de vrais engagements sur les espaces verts, le bruit, la pollution etc.

Et pendant ce temps, un projet structurant reste désespérément bloqué : la Tangentielle Nord devenue « T 11 ». Ce maillon essentiel du réseau de transport permettrait de désaturer la ligne A du RER, de désenclaver le Plateau et d’offrir une alternative crédible à la voiture. Mais là encore, aucune volonté politique locale pour faire avancer ce dossier.

Sartrouville mérite mieux qu’un coup de peinture opportuniste en vert. Elle mérite une vision. Une vraie : qui respire, qui protège et qui rassemble. C’est notre vœu en cette rentrée scolaire.